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XVIII


C’est un pèlerin qui revient d’Orient.
Il y fut chercher une fleur embaumée
qu’a plantée, aux jardins d’Engaddi,
jardins dessinés d’après la beauté
d’Abisag et les atours dont fut dotée,
Salomon, vieux magicien aux mains noircies
par une prière éternelle vers la beauté.

Il est parti avec la chape et le bourdon,
il a dormi le long des ruisseaux jolis
qui sous les lauriers roses et sur les cailloux blancs
imaginent des arabesques de libellules d’argent.
Puis comme les mosquées souffraient des janissaires
qui les gardent le sabre en main,
il s’en revint mélancolique vers sa maison.