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de sa race ; il avait aussi une grâce persuasive à laquelle on résistait mal ; mais, oserais-je l’ajouter, une sorte de « prophète » sommeillait en lui, et on le vit tout à coup se révéler. Il se flattait à juste titre d’avoir été un des meilleurs introducteurs de l’art japonais dans son pays ; cependant, à y songer, il estima que ce n’était pas assez que d’y avoir initié les amateurs et que des services plus marqués pouvaient être rendus par le Japon. On parlait beaucoup, entre 1890 et 1900, d’un renouvellement de l’art décoratif et plusieurs artistes y travaillaient heureusement ; la simplicité du grand art de l’Extrême-Orient dans son raffinement sembla à Bing devoir servir d’exemple à l’Europe ; lors d’un voyage aux États-Unis, il avait été frappé des possibilités que les procédés d’aujourd’hui offrent à la décoration ; l’idée germa en sa tête de se faire l’apôtre de