Page:Kœchlin - Souvenirs d'un vieil amateur d'art de l'Extrême-Orient, 1930.pdf/21

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Rouart faisait un détour pour prendre le vent, quand il quittait ses ateliers métallurgiques, et Manzi, imprimeur comme Gillot et parfait connaisseur, n’était pas le moins assidu. Leur petit cercle s’ouvrit pour moi et je passai de bonnes et instructives heures parmi eux à m’initier. Il fallait surtout voir la maison quand un « arrivage » était signalé. Sitôt l’intérêt de l’estampe soupçonné, Hayashi et Bing avaient passé des ordres au Japon ; leurs agents couraient les bouquinistes et jusqu’aux moindres échoppes : ils pénétraient dans les familles, et tout ce qui portait impression en couleurs était raflé et expédié à Paris, à la grande stupéfaction des acheteurs aussi bien que des vendeurs : seul Wakaï peut-être, qui était resté en relations avec Hayashi, comprit, et il se réserva une petite collection choisie que nous avons vue plus tard entre les mains de son ami. Quand les