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science et du témoignage de ceux qui partageaient sa foi. [4] N’est-ce pas le lieu, à ce propos, de rappeler cet Antinoüs, qui mourut naguère, et que la crainte fit adorer comme un dieu, quoiqu’on sût bien qui il était, et d’où il venait[1] ?

XXX. Maintenant, on nous objectera peut-être que celui que nous appelons le Christ n’est qu’un homme, né d’un homme, que les prodiges que nous lui attribuons sont dus à l’art de la magie, et qu’il a réussi ainsi à se faire passer pour fils de Dieu. Notre démonstration ne s’appuiera pas sur des on-dit, mais sur la créance qu’on doit nécessairement à des prophéties faites avant l’événement : car nous avons vu et nous voyons encore se réaliser ce qui a été prédit. Nous espérons que cette preuve vous paraîtra convaincante et décisive.

XXXI. Il y eut chez les Juifs des prophètes de Dieu, par lesquels l’Esprit prophétique annonça d’avance les événement futurs. Leurs prophéties furent gardées soigneusement, telles qu’elles avaient été prononcées, par les rois successifs de Judée, dans des livres écrits en hébreu de la main même des prophètes. [2] Or Ptolémée, roi d’Égypte, fonda une bibliothèque où il voulut réunir les ouvrages de tous les écrivains. Ayant eu connaissance de ces prophéties, il fit demander à Hérode, qui régnait alors en Judée, de lui envoyer ces livres[2]. [3] Le roi

  1. Cf. Eusèbe, Hist. Eccl., IV, viii, 3.
  2. Cf. Intr., § 18.