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Paris, 1742, Venise, 1747 ; reproduite dans la Patrologie grecque de Migne, t. VI (Paris, 1857). — Otto, Corpus apologetarum christianorum, 3e éd., Iena, 1876-1881. Une nouvelle édition critique est préparée par l’Académie de Berlin.

Harnack, Die Ueberlieferung der griechischen Apologeten des 2 Jahrhunderts, Leipzig, 1882. — Le même, Geschichte der altchrist. Literatur bis Eusebius, I, Leipzig, 1893, pp. 99 suiv.


4. Les œuvres de saint Justin sont d’un philosophe autant que d’un théologien. Élevé dans les spéculations du Platonisme, il est le premier qui ait tenté un essai de conciliation entre la philosophie et le christianisme. À ses yeux, la vérité est une : elle a pour source unique le Verbe divin. Le Verbe répandu dans le monde (λόγος σπερματιϰός) s’est révélé partiellement aux sages de l’antiquité, Socrate, Héraclite et les autres, chrétiens sans le savoir. Plus tard, il se révéla complètement, quand il s’incarna dans la personne du Christ. La doctrine chrétienne n’est pas la négation, mais l’expression la plus haute de la philosophie rationnelle. Aussi philosophes et chrétiens s’accordent-ils dans leurs enseignements sur Dieu, l’âme, la vertu, l’immortalité. Il n’est donc pas étonnant qu’ils aient les mêmes ennemis, les démons, dont la haine poursuivit Socrate, comme elle poursuit les fidèles du Christ. Ces rapports entre la philo-