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d’abord vécu dans un lieu de prostitution, passe pour être sa première expression. [4] Ménandre, Samaritain, lui aussi, du bourg de Capparétée, fut disciple de Simon. Avec l’assistance des démons, il trompa par les prestiges de la magie beaucoup d’habitants d’Antioche, au point de faire croire à ses adeptes qu’ils ne mourraient pas[1] ; et encore aujourd’hui on trouve de ses disciples qui le croient. [5] Marcion du Pont, qui enseigne encore aujourd’hui, professe la croyance à un dieu supérieur au Créateur. Avec l’aide des démons, il sema le blasphème à travers le monde, fit nier le Dieu créateur de l’univers, et inspira à ses adeptes la prétention qu’un autre Dieu supérieur a fait des ouvrages plus merveilleux. [6] Tous les sectateurs de cette école, comme nous l’avons dit[2], sont appelés chrétiens, de la même manière que, malgré la différence des doctrines, le nom de philosophes est donné à tous ceux qui font profession de philosophie[3]. [7] Se rendent-ils coupables des infamies qu’on met sur le compte des chrétiens, comme ces extinctions de lumières, ces promiscuités, ces repas de chair humaine ? nous l’ignorons ; mais ce que nous savons bien, c’est que vous ne les poursuivez pas et que vous ne les mettez pas à mort, du moins à cause de leurs opinions. [8] D’ailleurs nous avons composé un livre sur toutes les hérésies[4]. Si vous voulez le lire, nous vous le donnerons.

  1. Cf. Eusèbe, III, xxvi, 3 ; et Intr., § 19.
  2. Chap. vii, 3.
  3. Cf. Eusèbe, IV, xi, 9.
  4. Cf. Intr., § 3.