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Aphrodite, dont vous célébrez dans vos mystères l’amour pour Adonis, Asclépios et tous ces prétendus dieux, nous avons, au péril de notre vie, renoncé à ce culte pour Jésus-Christ ; [2] nous nous sommes consacrés au Dieu non engendré et impassible. Lui, du moins, jamais il ne se serait excité à séduire Antiope ou d’autres femmes, ou à abuser de Ganymède ; jamais il n’a eu besoin de l’intervention de Thétis pour être délivré par le géant aux cent bras ; jamais, en retour de ce service, il ne songea à sacrifier des milliers de Grecs à Achille, fils de Thétis, furieux de l’enlèvement de sa concubine Briséis. [3] Nous plaignons ceux qui croient à de pareilles fables et nous reconnaissons là l’œuvre des démons.

XXVI. En troisième lieu, après le retour du Christ au ciel, les démons suscitèrent des hommes qui se dirent dieux, et bien loin de les poursuivre, vous les avez comblés d’honneurs. [2] Simon, le Samaritain, du bourg de Gitthon, vint dans votre ville impériale de Rome, sous le règne de Claude César. Aidé par les démons, il fit des prodiges de magie. On le prit pour un dieu : il eut sa statue comme un dieu : elle s’élève dans une île du Tibre, entre les deux ponts, avec cette inscription latine : Simoni Deo sancto[1]. [3] Presque tous les Samaritains et quelques hommes d’autres nations le reconnaissent et l’adorent comme leur première divinité. Une certaine Hélène, qui l’accompagnait alors dans toutes ses courses, et qui avait

  1. Cf. Intr., § 18 ; Eusèbe, Hist. Eccl., II, xiii, 3-4 ; et Intr., § 19.