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XXII. Le fils de Dieu, que nous appelons Jésus, quand il ne serait qu’un simple mortel, mériterait par sa sagesse d’être appelé fils de Dieu, car tous les auteurs donnent à Dieu le nom de père des hommes et des dieux. [2] Si nous disons que lui, verbe de Dieu, est né de Dieu, par un mode particulier de génération, contrairement à la loi ordinaire, encore une fois[1], c’est une dénomination qui lui est commune avec Hermès que vous appelez le verbe et le messager de Dieu. [3] Nous objectera-t-on qu’il a été crucifié ? En cela, il ressemble aux fils de Zeus que j’ai énumérés plus haut et qui ont eu, selon vous, des tourments à souffrir. [4] On raconte d’eux qu’ils subirent les genres de mort les plus différents. Si donc, on considère les tourments particuliers qu’il eut à souffrir, il ne leur est pas inférieur. Au contraire, comme nous l’avons promis[2], nous montrerons, dans la suite de ce discours, qu’il les surpasse, ou plutôt, la preuve est déjà faite, car c’est par les actes que se constate la supériorité. [5] Nous racontons qu’il est né d’une vierge : il a cela de commun avec votre Persée ; [6] qu’il guérissait les boiteux, les paralytiques, les infirmes de naissance et qu’il ressuscitait les morts : cela paraîtra une ressemblance avec les prodiges que vous racontez d’Asclépios.

XXIII. Voici ce que nous voulons vous prouver : ces enseignements que nous avons reçus du Christ et des prophètes ses prédécesseurs sont seuls vrais et plus anciens que ceux de vos écrivains, et si nous vous demandons de les admettre, ce n’est pas en raison de ces ressemblances, mais parce qu’ils sont vrais ; [2]

  1. Cf. chap. xxi, 1.
  2. Cf. chap. xiii.