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votre origine. Si quelqu’un, vous montrant d’un côté ce sperme humain et de l’autre l’image d’un homme, vous disait, vous affirmait que ceci peut produire cela, le croiriez vous, avant de l’avoir vu ? Non, personne n’oserait le contester. [3] C’est ainsi que pour n’avoir pas vu encore d’homme ressuscité, vous ne croyez pas à la résurrection. [4] Tout d’abord, vous n’auriez pas cru possible non plus que l’homme naquît de ce simple germe, et cependant vous voyez que c’est là son origine. De même, vous devez admettre que, dissous dans la terre et réduits à l’état de germes, les corps des hommes peuvent, au temps voulu, par l’ordre de Dieu, ressusciter et revêtir l’incorruptibilité[1]. [5] Quelle idée se font-ils de la puissance divine, ceux qui prétendent que chaque chose doit retourner aux éléments d’où elle est sortie et que Dieu même ne peut absolument rien contre cette loi ? En vérité je ne saurais le dire. Ce que je vois bien, c’est qu’ils n’auraient pas cru à la possibilité de leur propre création, de celle du monde entier, tel qu’il est, et avec l’origine qu’ils lui connaissent. [6] Il vaut donc mieux croire à ce qui surpasse notre nature et la puissance humaine que d’être incrédule comme les autres. C’est l’enseignement que nous avons reçu, car nous avons entendu dire à notre maître Jésus-Christ : « Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu. »[2] [7] Et : « Ne craignez pas que ceux qui vous tuent et qui ne peuvent rien au delà. Mais craignez celui qui, après la mort, peut précipiter dans la géhenne le corps et l’âme. »[3] [8] La géhenne est le lieu où seront punis ceux qui ont vécu dans l’iniquité et qui n’ont pas cru que Dieu réaliserait ce qu’il avait annoncé par le Christ.

  1. Cf. I Cor., xv, 53.
  2. Matth., xix, 26 ; Marc, x, 27 ; Luc, xviii, 27.
  3. Luc, xii, 4-5 ; Matth., x, 28.