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XVII. Nous sommes les premiers à payer les tributs et les impôts à ceux que vous préposez à cet office. C’est encore là un précepte du Christ. [2] En ce temps-là certains d’entre eux vinrent lui demander s’il fallait payer le tribut à César. Il répondit : « Dites-moi, à quelle effigie est frappée cette pièce de monnaie ? — À celle de César », dirent-ils. Et il reprit : « Rendez donc à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. »[1] [3] Nous n’adorons donc que Dieu seul, mais pour le reste, nous vous obéissons volontiers, vous reconnaissant pour les maîtres et les chefs des peuples, et nous demandons à Dieu qu’avec la puissance souveraine, on voie en vous la sagesse et la raison. [4] Si, malgré nos prières, et bien que nous exposions tout au grand jour, vous nous dédaignez, nous n’aurons rien à en souffrir : car nous croyons ou plutôt nous sommes convaincus que chacun, selon ses œuvres, sera puni dans le feu éternel et que nous rendrons compte à Dieu dans la mesure des pouvoirs que nous aurons reçus de lui. C’est le Christ qui l’a dit : « Celui à qui Dieu aura plus donné, il lui sera demandé davantage. »[2]

XVIII. Considérez la fin de chacun des empereurs qui vous ont précédés : ils sont morts comme tous les hommes. Si la mort détruisait en nous tout sentiment, ce serait un avantage pour les méchants. [2] Mais non,

  1. Matth., xxii, 17-22 ; Luc, xx, 21-26.
  2. Luc, xii, 48.