Page:Justin - Apologies, trad. Pautigny.djvu/59

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

souffrance ou déshonneur, ainsi pas un homme sensé ne voudra suivre les voies interdites par le Verbe.

[9] Tout cela a été prédit par notre maître, le fils et l’apôtre de Dieu, père et seigneur de toutes choses, Jésus-Christ[1], de qui nous tenons notre nom de chrétiens. [10] C’est pourquoi notre foi dans sa parole devient inébranlable, quand nous voyons s’accomplir tout ce qu’il a prédit d’avance. C’est le propre de Dieu d’annoncer l’avenir et de montrer réalisé ou fait[2] ce qu’il a annoncé. [11] Nous pourrions nous en tenir là sans rien ajouter, persuadés que nous avons pour nous la justice et la vérité. Mais nous savons qu’il n’est pas facile de changer en peu de mots un esprit possédé par l’ignorance[3]. Aussi pour convaincre les amis de la vérité, voulons-nous ajouter quelques mots. Peut-être qu’à la lumière de la vérité l’erreur se dissipera.

XIII. Quel homme sensé ne conviendrait que nous ne sommes pas athées ? Nous adorons le créateur de cet univers. Reconnaissant, comme l’enseigne notre doctrine, qu’il n’a besoin ni de sang, ni de libations, ni d’encens, nous le louons selon notre pouvoir, par des hymnes de piété et d’actions de grâce, dans tout ce que nous mangeons. La vraie manière de l’honorer, selon ce qu’on nous a enseigné, ce n’est pas de consumer inutilement par le feu les choses qu’il a faites pour notre subsistance, mais d’en user pour nous et d’en faire part aux pauvres, [2] et de lui offrir nos hommages solennels et nos hymnes de reconnaissance

  1. Cf. Hebr., iii, 1.
  2. θεοῦ etc., Joh. Dam., Sacra, 98, p. 33 Holl.
  3. Voy. Intr., § 19.