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anges[1] qui l’escortent et qui lui ressemblent, et l’esprit prophétique. Voilà la doctrine que nous avons apprise[2] et que nous transmettons libéralement à quiconque veut s’instruire.

VII. Mais, dira-t-on, des chrétiens ont été arrêtés et convaincus de crime. [2] Sans doute, lorsque vous examinez la conduite des accusés, il vous arrive souvent d’en condamner beaucoup, mais non pas parce que d’autres ont été cités avant eux[3]. [3] Voici un fait général que nous reconnaissons : De même que chez les Grecs, tout le monde appelle communément philosophes ceux qui exposent les doctrines qui leur plaisent, quelque contradictoires qu’elles puissent être, ainsi, chez les barbares, ceux qui sont ou passent pour sages, ont reçu une dénomination commune : on les appelle tous chrétiens. [4] Si donc on les accuse devant vous, nous demandons qu’on examine leur conduite et que celui qui sera convaincu soit condamné comme coupable, mais non pas comme chrétien : si quelqu’un est reconnu innocent, qu’il soit absous comme chrétien, n’étant en rien coupable. [5] Nous ne vous demanderons pas de sévir contre nos accusateurs : ils sont suffisamment punis par la conscience de leur perfidie et leur ignorance du bien.

VIII. Remarquez que c’est dans votre intérêt que nous parlons ainsi ; car nous pourrions nier quand nous sommes interrogés. [2] Mais nous ne voulons pas acheter la vie au prix d’un mensonge. Nous désirons la vie éternelle et incorruptible : nous préférons vivre avec Dieu, le père et le créateur de l’univers.

  1. Voy. Intr., § 19.
  2. Cf. Joh. iv, 24.
  3. Voy. Intr., § 19.