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[1] ? [6] Si, devant cette accusation, quelqu’un vient à nier en parole et à dire qu’il n’est pas chrétien, vous le renvoyez pour cette raison que vous ne le trouvez pas coupable ; mais s’il avoue, son aveu même le fait condamner. Il faudrait examiner la conduite de celui qui avoue et de celui qui nie, pour que chacun montre ce qu’il est par ses actes. [7] Ceux qui ont appris à l’école du Christ à ne pas nier devant les tribunaux donnent une grande leçon, ceux, par contre, qui vivent mal, fournissent peut-être un prétexte aux accusations mensongères d’impiété et d’injustice qui sont portées contre tous les chrétiens. [8] Mais c’est contraire à l’équité. Il y en a qui se parent du nom et du manteau de philosophe, et dont la conduite ne répond pas à cette prétention, et vous n’ignorez pas que les anciens qui ont eu les opinions et les principes les plus opposés sont tous compris sous cette unique dénomination de philosophes. [9] Certains d’entre eux enseignèrent l’athéisme ; les poètes viennent et racontent les impuretés de Zeus et de ses enfants : et vous n’imposez pas silence à ceux qui exposent ces enseignements : vous accordez des récompenses et des honneurs à ceux qui débitent avec art des outrages à la divinité.

V. Qu’est-ce que cela veut dire ? Nous, nous faisons profession de fuir le mal et de ne pas enseigner ces impiétés, et, sans examiner notre cause, par un emportement aveugle, sous le fouet des génies du mal, vous ne vous faites pas scrupule de nous frapper sans jugement. [2] Il faut dire la vérité. Les génies du mal,

  1. χρηστόν.