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pour les États. »[1] [4] À nous d’exposer aux yeux de tous notre vie et nos enseignements, de peur que, pour ne nous être pas fait connaître de vous, nous ne soyons responsables devant notre conscience[2], des fautes que vous commettriez par ignorance : à vous, comme le demande la raison, de nous entendre et de juger avec impartialité. [5] Si, une fois éclairés, vous n’observez pas la justice, vous serez désormais sans excuse devant Dieu.

IV. Un nom n’est ni bon ni mauvais : ce sont les actions qui s’y rattachent qu’il faut juger. À ne considérer que ce nom qui nous accuse, nous sommes les plus vertueux des hommes[3]. [2] Nous ne pensons pas qu’il soit juste de prétendre être absous sur notre nom seul, si nous sommes convaincus de crime : mais aussi, s’il est prouvé que notre genre de vie n’est pas plus coupable que notre nom, votre devoir est de faire tous vos efforts, pour ne pas être répréhensibles en justice, en punissant injustement des innocents. [3] Le nom seul ne peut raisonnablement être un titre à la louange ou au blâme, si l’on ne peut trouver dans les actes rien de louable ou de criminel. [4] Un accusé paraît-il devant vous, vous ne le frappez pas avant de l’avoir convaincu[4]. Pour nous, le nom seul sert de preuve. Et cependant, à ne considérer que le nom, vous devriez plutôt châtier nos accusateurs. [5] Nous sommes accusés d’être chrétiens. Est-il juste de haïr le meilleur

  1. Platon, Rép. V, 473, d-e (Estienne) ; §§ 2 et 3, Joh. Dam., Sacra, 95, p. 32 Holl.
  2. Voy. Intr., § 19.
  3. χρηστότατοι, cf. χριστιανοί.
  4. §§ 3 et 4, Joh. Dam., Sacra, 96, p. 33 Holl.