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dans la première apologie, nous trouvons quelques détails sur Simon, Ménandre et Marcion (I, xxvi, lvi ; lviii). L’auteur prétend (I, xxvi, 2) qu’une statue avait été élevée à Simon, dans l’île de Tibre, à Rome, avec cette inscription : Simoni Sancto Deo. C’est probablement une erreur. On a trouvé, au xvie siècle, dans l’île du Tibre, une base de statue, avec ces mots : Semoni Sanco Deo Fidio Sacrum. Deux inscriptions semblables ont été découvertes postérieurement, au Quirinal, où ce dieu avait un temple. La confusion entre Semoni et Simoni est très vraisemblable, d’autant plus que saint Justin n’est pas toujours un modèle d’exactitude historique. Ne fait-il pas d’Hérode un contemporain de Ptolémée Philadelphe, mort en 246 av. J.-C. (xxxi, 2-3) ? Il a laissé échapper d’autres menues erreurs : il cite, sous le nom de Sophonie, un texte de Zacharie (I, xxxv, 10) ; il fait de Jéthro, l’oncle, et non le beau-père de Moïse (I, lxii, 3).

Mais il commet des méprises bien plus graves en citant Hystaspe et la Sibylle, en acceptant l’idée que les philosophes grecs ont plagié les écrits bibliques. Justin n’est donc pas un esprit critique. Il ne s’élève pas au-dessus de son époque. Il est ce qu’on appelait alors un sophiste, c’est-à-dire un conférencier philosophe.


19. Le texte de la présente édition est celui de la troisième édition G. Krueger (1904), sauf sur