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clès rencontra la vertu et le vice sous la figure de deux femmes. [4] Le vice somptueusement vêtu avait un aspect aimable, gracieux, propre à charmer la vue au premier coup d’œil : il promit à Héraclès, s’il voulait le suivre, de le faire jouir sans fin de tous les plaisirs de la vie et de l’éclat dont il le voyait briller lui-même. [5] La vertu, au contraire, avait un visage et un extérieur austère : « Si tu m’écoutes, lui dit-elle, tu ne rechercheras pas des ornements et une beauté fugitive et périssable, mais la beauté éternelle et vraie. » [6] Nous sommes convaincus que qui fuira la beauté apparente pour s’attacher à ce qui passe pour pénible et déraisonnable trouvera le bonheur. [7] Le vice voile ses actions du dehors de la vertu et du bien véritable, en imitant la beauté pure (car il n’a rien et ne peut faire rien de pur), et il asservit les hommes terrestres en revêtant la vertu de sa propre livrée. [8] Mais ceux qui savent comprendre le vrai bien sont incorruptibles par la vertu. Il en est ainsi des chrétiens, des athlètes et des hommes qui pratiquent les vertus que les poètes prêtent à leurs prétendus dieux. Tout esprit sensé peut s’en convaincre en tirant son raisonnement de notre mépris pour la mort, que tout le monde fuit.

XII. Moi-même, lorsque j’étais disciple de Platon, entendant les accusations portées contre les chrétiens et les voyant intrépides en face de la mort et de ce