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ciens, et ils ont dit que tout obéissait à la fatalité du destin. [5] Non, Dieu a fait au commencement les hommes et les anges maîtres d’eux-mêmes, et c’est pourquoi ils seront punis dans le feu éternel du mal qu’ils auront fait. [6] Toute créature est capable de bien et de mal : on n’aurait aucun mérite, si on ne pouvait choisir entre deux voies. [7] La preuve en est dans ces lois et ces principes philosophiques établis selon la saine raison et qui ordonnent de faire ceci et d’éviter cela. [8] Les Stoïciens eux-mêmes, dans leur morale, tiennent ferme à ces lois, ce qui prouve que leur théorie sur les principes des choses et les êtres incorporels n’est pas vraie. [9] Soumettre l’homme à la loi du destin, ou dire que rien n’est dieu à côté de ces choses changeantes, muables, qui se résolvent toujours dans les mêmes éléments, c’est ne rien voir en dehors des choses incorruptibles et mêler Dieu lui-même à la corruption de l’univers dans son ensemble et dans ses parties, ou bien c’est dire que le bien et le mal ne sont rien, ce qui est contraire à toute sagesse, à toute raison et à tout esprit raisonnable.

VIII. Les Stoïciens ont établi en morale des principes justes : les poètes en ont exposé aussi, car la semence du Verbe est innée dans tout le genre humain. Et cependant nous voyons que ceux qui suivent ces principes sont voués à la haine et à la mort : tels Héraclite, comme nous l’avons déjà dit auparavant, et de notre temps Musonius, et d’autres encore. [2] Nous le répétons, ce sont les démons qui