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leur religion, des mœurs païennes, de la philosophie grecque. Tout cela forme un écheveau singulièrement embrouillé, dont il est à peu près impossible de démêler complètement tous les fils. » (A. et M. Croiset, Histoire de la littérature grecque, t. V, p. 735). La langue est souvent incorrecte, les phrases sont longues, péniblement construites, surchargées d’incidentes, de parenthèses, de renvois, d’un style généralement terne et monotone. Il est cependant possible que Justin ait voulu suivre dans son œuvre les prescriptions de la rhétorique enseignées dans les écoles.

Th. Wehofer, Die Apologie Justins in litterar-historischen Beziehung zum erstenmal untersucht, Rome, 1897. — G. Rauschen, Die formale Seite der Apologien Justins, dans la Theologische Quartalschrift, LXXXI (1899), 188-206. — Otto, De Iustiniana dictione, en tête de son édition, Corpus apolog., I, 1876, pp. lxiii-lxxvi.


10. Mais si la valeur littéraire des deux Apologies de saint Justin est nulle, leur importance dogmatique est en revanche considérable.

Au sommet de tout, saint Justin place le Dieu véritable, ὁ ὄντως, ὁ ἀληθινὸς θεός (I, xiii, 3 ; liii, 6). Il est inengendré (I, xiv, 1) ; éternel (I, xiii, 4) ; innommable (I, lxiii, 1). C’est lui qui a tout fait (I, xxvi, 5) ; il est le père et le maître de toutes choses (I, xii, 9).