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terre était invisible et informe et les ténèbres étaient sur l’abîme ; et l’esprit de Dieu était porté sur les eaux. [4] Et Dieu dit : Que la lumière soit, et il en fut ainsi. » [5] Le Verbe de Dieu tira donc le monde de cette matière dont parle Moïse ; c’est de lui que Platon et ses disciples l’ont appris, et nous avec eux ; vous pouvez vous en convaincre. [6] Il n’y a pas jusqu’à l’Érèbe des poètes que nous ne trouvions chez Moïse.

LX. Platon, dans le Timée, cherche, d’après les principes naturels, ce qu’est le fils de Dieu et s’exprime ainsi : « Il l’a imprimé en X dans l’univers. » C’est à Moïse qu’il doit cette notion. [2] Il est écrit en effet dans les livres de Moïse qu’en ce temps-là, lorsque les Israélites sortirent d’Égypte et traversèrent le désert, ils furent assaillis par des animaux venimeux, des vipères, des aspics et toutes sortes de serpents qui dévoraient le peuple. [3] Par l’inspiration et l’ordre de Dieu, Moïse fit une croix d’airain qu’il dressa sur le tabernacle, en disant au peuple : « Regardez ce signe avec foi et par lui vous serez sauvés. » [4] Il écrit qu’aussitôt après les serpents périrent, et il rapporte que le peuple échappa ainsi à la mort. [5] Platon lut ce récit, mais sans bien le comprendre. Il ne vit pas que ce signe était une croix : il crut que c’était un X, et il dit qu’a-