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8. La seconde Apologie, beaucoup plus courte, ou, si l’on admet l’hypothèse de M. Harnack, le post-scriptum, dut son origine à un événement qui s’était passé à Rome quelques jours auparavant. Le préfet Urbicus avait condamné à mort trois chrétiens, sur la seule confession de leur foi. Justin lui-même s’attendait à périr bientôt de la même manière (i-iii). Il répond à cette occasion à deux objections ironiques des païens : Pourquoi ne vous tuez-vous pas vous-mêmes, pour aller plus tôt auprès de votre Dieu ? Pourquoi Dieu ne vous délivre-t-il pas de vos persécuteurs ? Nous ne devons pas nous donner la mort, riposte Justin. Quant aux persécutions, elles sont l’œuvre des démons, et la constance même des martyrs prouve qu’ils possèdent la vérité (iv-xiii). Il demande à la fin (xiv-xv) aux empereurs de sanctionner sa requête et d’ordonner de suivre envers les chrétiens une procédure régulière.


9. La composition, chez saint Justin, est très défectueuse. Le plan est lâche et manque de logique. La suite des idées « est troublée sans cesse par des redites et des digressions qui la font perdre de vue. D’un bout à l’autre, l’auteur poursuit, à côté de son dessin principal, un parallèle entre le paganisme et le christianisme, qui l’amène à parler longuement des dieux du polythéisme, du rôle des démons dans