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le peuple romain qu’on le prit pour un dieu et qu’on lui éleva une statue, comme aux autres dieux à qui on décerne cet honneur. [3] Nous supplions donc avec vous le sacré sénat et votre peuple de prendre connaissance de notre requête, afin que si quelqu’un est attaché à ces fausses doctrines, il puisse reconnaître la vérité et échapper à l’erreur. [4] Nous vous demandons aussi de vouloir bien détruire cette statue.

LVII. Jamais les démons ne parviendront à persuader que le supplice du feu n’est pas réservé aux impies, pas plus qu’ils n’ont pu cacher la venue du Christ. Tout ce qu’ils peuvent, c’est de pousser ceux qui vivent contrairement à la raison, ceux qui sont livrés à leurs passions et à leurs habitudes mauvaises, les esclaves de l’opinion, à nous haïr, à nous tuer. Quant à nous, nous ne les haïssons pas : mais, comme il est manifeste, nous avons pitié d’eux, nous ne désirons que leur repentir et leur conversion. [2] La mort ne nous fait pas peur : tout le monde sait qu’il faut mourir, et dans ce monde il n’y a rien de nouveau : c’est toujours la même chose. Une seule année de jouissance amène la satiété de cette vie. Pour arriver à la vie éternelle sans souffrances et sans besoins, attachez-vous à notre doctrine. [3] Si nos bourreaux croient qu’il n’y a plus rien après la mort, et que les morts perdent tout sentiment, c’est un service qu’ils nous rendent de nous délivrer des souffrances et des besoins d’ici-bas ; mais d’ailleurs ils n’en encourent pas moins le reproche de méchanceté, d’inhumanité et de sophistique ; car ce n’est pas pour nous délivrer qu’ils nous tuent, mais pour nous arracher la vie et le bonheur.