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des hommes, monta au ciel sur le cheval Pégase. [8] Ils avaient appris par le prophète Isaïe que le Christ devait naître d’une vierge et s’élever au ciel par sa propre puissance ; et ils imaginèrent l’histoire de Persée. [9] Ils savaient qu’il était dit dans les prophéties citées plus haut : « Fort comme un géant qui s’élance dans la carrière », et ils racontèrent que le géant Hercule avait parcouru l’univers. [10] Ils avaient appris aussi que, d’après les prophéties, le Christ devait guérir toutes les maladies et ressusciter les morts, et ils mirent en scène Asclépios.

LV. Mais jamais, dans leurs contrefaçons, ils n’ont attribué à aucun des prétendus fils de Zeus le supplice de la croix. Ils ne pouvaient en avoir l’idée, car, comme nous l’avons montré, tout ce qui avait été dit sur ce sujet était symbolique. [2] C’est là, comme parle le prophète, le grand signe de la force et de la puissance du Christ. Vous en trouvez la preuve dans les objets qui tombent sous vos sens[1]. Réfléchissez, et voyez si rien dans le monde peut exister et former un tout sans ce signe. [3] Peut-on fendre la mer, si ce trophée, sous la forme de la voile, ne s’élève intact sur le navire ? Peut-on labourer sans la croix ? Les pionniers, les manœuvres peuvent-ils travailler sans instruments qui affectent cette forme ? [4] L’homme même ne diffère d’aspect des autres animaux que parce qu’il se tient droit et qu’il peut étendre les mains, que le nez, proé-

  1. Cf. Intr., § 19.