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une fleur poussera sur la tige de Jessé ; et les nations espéreront en son bras. »[1] [13] Cette étoile lumineuse qui se leva, cette fleur qui poussa sur la tige de Jessé, c’est le Christ. [14] Il naquit, par la vertu de Dieu, d’une vierge, de la race de Jacob, le père de Juda, qui, comme nous l’avons vu, fut l’ancêtre des Juifs. Jessé aussi fut selon les oracles, un aïeul du Christ, fils lui-même de Jacob et de Juda, selon l’ordre des générations.

XXXIII. Écoutez maintenant comment Isaïe annonce en propres termes qu’il naîtra d’une vierge. Il s’exprime ainsi : « Voici que la vierge sera enceinte et enfantera un fils, et on l’appellera Dieu avec nous. »[2] [2] Voilà une chose qui paraît aux hommes incroyable et impossible. C’est précisément ce que Dieu a prédit par l’Esprit prophétique, afin qu’à l’événement on ne refusât pas de le croire, mais qu’on crût au contraire en raison même de la prophétie[3]. [3] Peut-être qu’on ne comprendra pas le sens de cet oracle et qu’on nous reprochera ce que nous avons nous-même reproché aux poètes, qui représentent Zeus se livrant à un commerce impur avec des femmes. Nous essaierons donc d’expliquer ces paroles. [4] « Voici que la vierge sera enceinte, » c’est-à-dire que la vierge concevra sans commerce humain ; car si ce commerce avait eu lieu avec quelqu’un, elle ne serait plus vierge. La vertu de Dieu descendant sur la vierge l’a couverte de son ombre[4] et

  1. Isaïe, xi, 1, 10 ; Num., xxiv, 17.
  2. Isaïe, vii, 14. Cf. Matth., i, 23.
  3. Cf. Joh., xiv, 29.
  4. Cf. Luc, i, 35.