Page:Justin - Apologies, trad. Pautigny.djvu/101

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

était un symbole de ce qui devait arriver au Christ et de ce qu’il devait faire lui-même. [6] Il y avait à l’entrée d’un village un ânon attaché à une vigne : il se le fit amener par ses disciples et il le monta, et c’est assis dessus qu’il fit son entrée à Jérusalem[1], où était ce grand temple des Juifs, que vous avez ensuite détruit. Puis il fut crucifié, pour que le reste de la prophétie fût accompli. [7] Car cette parole : « il lavera sa robe dans le sang de la grappe » annonçait la passion qu’il devait subir, pour purifier dans son sang ceux qui croiraient en lui. [8] En effet, cette robe dont l’Esprit saint parle par le prophète, c’est l’ensemble des hommes qui croient en lui, dans lesquels habite la semence de Dieu, le Verbe. [9] Ce sang de la grappe, dont il est parlé, signifiait que celui qui devait venir aurait du sang, un sang dû non à la semence humaine, mais à la puissance de Dieu. [10] Or la première puissance, après le Dieu, père et maître de toutes choses[2] c’est le Fils, son Verbe[3], qui s’est fait chair et est devenu homme, comme nous le dirons dans la suite. [11] Si donc ce n’est pas l’homme, mais Dieu qui a fait le sang de la grappe, cette parole signifiait que le sang du Christ viendrait non de la semence humaine, mais de la puissance de Dieu, comme nous l’avons dit. [12] Un autre prophète, Isaïe, annonce la même chose en d’autres termes : « Une étoile se lèvera de Jacob et

  1. Cf. Matth., xxi, 1 suiv.
  2. Voy. Intr., § 19.
  3. Cf. Joh., i, 4.