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guette échappait à l’espèce de fascination qu’il exerçait sur les jeunes filles de sa con­naissance.

Intérieurement, il s’en rongeait de dépit.

Et avec cette sorte de logique contradictoire qui régit le plus déconcertant de nos sentiments, il se prenait peu à peu, lui, de cet amour qu’il avait compté faire naître…


Cette visite suscita chez les châtelains des exclamations charmées. (Chap iv)

De cela, Huguette ne se doutait pas.

Bien qu’au fond, elle fût excédée de la presque continuelle présence de René de Lavardens, elle continuait, et plus gaiement que jamais, de le traiter un peu légèrement, sur ce mode de plaisanterie qui tue les meilleures tentatives sentimentales, affectant de considérer cette cour évidente comme une forme obligée de leur pseudo-cousinage.

Elle s’en trouvait bien, puisqu’il n’avait pas avancé d’un pouce, tout au contraire.

Lui, stimulé par sa mère, surprise que la victoire de son irrésistible fils se fit tant attendre, se jurait de mettre fin à un état de choses qui l’humiliait de façon cuisante, et le lendemain, malgré toute sa fatuité, il devait constater que ses affaires n’é­taient pas en une plus favorable voie que la veille.

En ce moment, il contemplait Mlle