Page:Junka - Mademoiselle Nouveau Jeu, paru dans la Revue populaire, Montréal, janvier 1919.pdf/10

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dont, en la rare mémoire du cœur qu’elle venait de prouver à l’endroit de Germain, elle conservait un souvenir étonnamment précis.

La bonne tante Hortense fut touchée aux larmes, lorsque Huguette s’informa de ses cousins Maurice et Luc qui, ainsi qu’Antoinette Saint-Brès, l’aînée des Petites Bleues, avaient partagé ses premiers jeux.

De son côté, M. Gontaud fut fort sensible au plaisir que la jeune fille montrait de le revoir, tant ce plaisir était joliment exprimé, et Jean Quéroy s’inclina profondément, atteint à la place frémissante de son âme, sous la politesse grave où il se renfermait, par la délicate allusion au père mort victime du devoir, obscur héros duquel il continuait le nom respecté.


Huguette, à côté de son père, se mit à dévorer, amusante d’un bel appétit de jeunesse. (Chap. I.)

Enfin, avec un tact séduisant, cette manière morale qui lui était propre et joutait quelque chose de plus raffiné encore d’intellectuellement supérieur à l’aristocratie extérieure qu’elle tenait de son père, Huguette trouva le mot convenant à chacun et eut l’art de dispenser immédiatement