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L’Oiseau de proie


La lune, ce soir-là, était rouge, rouge à l’horizon et scintillait à travers les ronces et les branchages de la montagne comme une grande tache de sang.

Un oiseau, plus noir que la forêt qu’il venait de traverser, tenait dans son bec crochu un petit bonhomme tout petit, mais pas assez petit cependant pour qu’on ne pût distinguer qu’il avait de grosses mains, de grands pieds, et que sa petite tête déjà carrée était ornée de touffes de cheveux blonds comme du chanvre.

L’oiseau était-il aigle, vautour, hibou, coucou ? Venait-il du Caucase, des Karpathes, des Alpes, du Brandebourg ?

— Petite mère te le dira.