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RICHARD WAGNER


SA VIE ET SES ŒUVRES




CHAPITRE PREMIER
MOZART ET RICHARD WAGNER EN FACE DES FRANÇAIS



IL y a dix ans juste, au moment où la tétralogie allait être exécutée à Bayreuth, le Figaro de Paris publia certain article auquel on voulut bien prêter quelque attention. Dix années révolues n’ont rien fait perdre de son actualité à ce plaidoyer en faveur d’un homme accusé de fautes qu’il ne fut pas seul à commettre et dont on prétend le charger seul : aussi semble-t-il à Fauteur qu’il ne saurait mieux commencer ce travail étendu sur Richard Wagner qu’en reproduisant ici, sans y rien changer, cette courte étude à laquelle il n’a jamais été répondu que par de vaines déclamations. Mais les faits sont clairs et les textes sont là ; il n’y a si beau mouvement oratoire qui tienne contre d’aussi irréprochables témoins.

Donc, mettons que nous sommes encore au mois d’août 1876.

Les fêtes musicales qui vont avoir lieu à Bayreuth et qui, triomphe ou échec, n’en resteront pas moins une des tentatives artistiques les plus audacieuses qui se puissent voir, tiennent aujourd’hui tous les regards de l’Europe musicale attachés sur cette ville de Bavière et font encore un héros, pour quelques jours, de ce Richard Wagner, tant admiré des uns, tant abhorré des autres, et tant bafoué par la foule indiftcrente et badaude.