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DE L’EMPEREUR JULIEN

inferis diis placere Pompeii cauſas & partes pias : proinde eventum futurum quem optaret : hoc ſe nuntiare juſſum ; argumentum fore veritatis, quod peractis mandatis, protinus exſpiraturus eſſet ; id que ita evenit C. Plin. Hift. nat. lib. VII. cap. 53.

Combien de contes auffi ridicules & auffi faux ne debite-t-on pas tous les jours, qui font adoptés comme veritables, ainſi que l’hiftoire de Gabienus etoit encore du tems de Pline reçue comme un fait autentique. C’eſt envain que, pour détruire la croyance de pareilles fables, des philoſophes s’élevent contre, ils n’operent pas d’avantage fur les efprits prévenus par la fuperfti- tion, que Pline n’opéra ſur ceux de ſes contemporains qui croyoient aux revenans & aux prédictions. Ce philofophe parlant en Épicurien leur difoit. « Tout ce que l’on dit des manes eft fabuleux, nous n’exiſtons pas davantage après la mort qu’avant notre naiſſance. » Poſt ſepulturam variæ manium am : bages : omnibus à ſuprema die cadem quæ ante primum : nec magis à morte fenfus ullus aut corporis ant animæ, quam ante natalem. id.ib.

Ce difcours ne faifoit pas plus d’impreflion fur les payens, croiant le Tartare, les Champs élizées Proferpine & Platon, que les remontrances de nos philofophes & de nos fages théologiens n’en fout fur les chrétiens ſuperftitieux, croyant aux revenans & à leurs prédictions. C’eſt en vain qu’on leur dit : l’É criture nous apprend avec autant de certitude que de clarté, qu’après la mort les coupables iront pour toujours dans l’enfer deftiné à leur fupplice, & les juſtes dans le Ciel jouir d’une vie éternelle : Καὶ ἀπελεύσονται οὖτοι εἰς κόλασιν αιώνιον ; οἵ δέ δίκαιοι εἰς ζωὴν αἰωνιον. Et ibunt hi in fuplicium æternum : at juſti in vitam æternam. Evang, Math, cap, xxv. verf. 46.