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ŒUVRES DE L’EMPEREUR JULIEN.
Énigme sur un équilibriste[1].

Vois cet arbre planté droit sur cette colline :
Sa racine est vivante, et ses fruits sont parlants.
Pour se dresser là-haut, pour y prendre racine,
Et pour avoir des fruits, il lui faut deux instants.

Sur un vers d’Homère qui a six pieds, dont trois dactyles.

Fille d’Icarios, la sage Pénélope[2]
S’avance sur six pieds, en n’ayant que trois doigts[3].


FIN.
  1. Le mot κοντοπαίκτης, que nous avons traduit par équilibriste, signifie, à proprement parler, un homme qui tient sur son front une perche au haut de laquelle jouent des enfants. Voici donc la clef de l’énigme de Julien : L’arbre, c’est la perche ; la colline, c’est le front ; la racine, c’est l’équilibriste ; les fruits, ce sont les enfants.
  2. Ce vers se rencontre plusieurs fois dans Homère, notamment Odyssée, XI, 445 ; XVI ; 435 ; XVII, 532.
  3. Il y a là un jeu de mots intraduisible, le mot grec δάκτυλος signifiant à la fois doigt et dactyle.