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Audere-ausare (oser), anc. franç. oser, wallon oiser et oiseûr.

Ridere (rire), wallon riyer (Visé) et rire,

Ponere (pondre), anc. franç. pondre, wallon pouner et ponre.

Minare (mener), anc. franç. mener, wallon miner et monre. (L’attraction est évidente ici.)

b) Verbes qui ont adopté les 3e et 4e conjugaisons wallonnes.

Tenere (tenir), anc. franç. tenir, wallon tini et tinre.

Venire (venir), anc. franç. venir, wall. vini et vinre[1].

3me catégorie.

Nous devons ajouter à cette liste deux verbes à étymologie germanique, ce sont : haïr, en wallon hayi et hér, ainsi que attendre, en wallon rawârder et rawâde (c’est-à-dire regarder si quelqu’un ne vient pas ; ce double sens est bien connu).

Nous avons encore en wallon une série d’autres infinitifs que l’analogie seule, ou mieux la confusion des formes verbales, explique.

Ce sont les verbes remarquables où le participe passé sert d’infinitif.

Deoperire et cooperire (ouvrir, couvrir) wallon dovri, covri ou bien doviért (droviért) et coviért. J’ai aussi trouvé la forme abrégée doviè.

Habere (avoir) = aveûr et avu.

Sapere (savoir) donne en wallon saveûr et savu, et aussi deux autres formes probablement plus primitives : sèpeûr et sèpi.

  1. Remarquons que ces deux verbes n’intercalent pas de d au futur comme ils le font en français : ji vinrè (je viendrai) et ji tinrè (je tiendrai).