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Troisième conjugaison.
Masc. fĭnĭ, sĩtꭒ̆, dwĕ̀rmꭒ̆.
Fém. fĭnĕ̀y, sĩtŏ̀w dwĕ̀rmŏ̀w.
Quatrième conjugaison.

ꭒ̆ et ŏ̀w ; mais le plus souvent un participe fort, reste de l’ancienne flexion forte (pris, bu, lé). Nous en reparlerons plus loin, à propos des verbes irréguliers.

Remarques sur ce tableau.

La longueur ou la brièveté de l’è ouvert des participes féminins est variable et dépend de la diversité des dialectes. En général (pour le patois de Liége, notamment), é (ĕ́) donne êye (ḕy) long, î (ī) long ou i (ĭ) bref donne èye (ĕ̀y) bref.

L’i (ĭ) bref donnant èy (ĕ̀y) se comprend facilement. Il correspond au français i, féminin ie, (cf. Marie = Marèye, fille = fèye, etc.) Mais dans l’î (ī) long (= ) donnant èye (ĕ̀y) bref, doit-on voir une analogie avec la première forme ?

L’î (ī) long dans magnî s’explique par le trait  = î (yĕ́ = ī) (anc. franc, mangié, wall. magnî) dont nous avons parlé antérieurement. Nous devons cependant remarquer que certains dialectes (Roclenge-sur-Geer, notamment) ne connaissent pas ce phénomène et ont é () (magné), au lieu de î.

Signalons encore une confusion entre les infinitifs en ī long et wa bref, confusion qui a certainement donné lieu à des participes en ou (ꭒ̆), correspondant à des verbes en ī de la première conjugaison. Ex. : ăbăhī, ăbăhꭒ̆, etc.

Les verbes pinser (penser) et vesser (vesser), ont par attraction pinsou et vessou. Le premier possède aussi la forme pinsé, plus usitée.