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Remarques sur ce tableau.

Remarquons tout d’abord que la voyelle de la terminaison infinitive a disparu presque complètement. Si elle n’a pas totalement disparu à la 3e conjugaison des verbes en ĭ, seconde forme (sĩtĭ), elle tend néanmoins à le faire, car on dit aussi bien sĩtrĕ̀ (sintrè) que sĩtīrĕ̀ (sintîrè) et la première de ces formes est même la seule que je connaisse pour certains verbes, minti (mĩtĭ) mentir, par exemple : mĩtrĕ̀.

Le fait provient du phénomène bien connu de l’amuissement des syllabes atones : d’ner pour diner (je donne), j’ fais pour ji fais (je fais), etc.

De même, notons la persistance de la forme inchoative ĭh, jĭ fĭnĭhrĕ̀.

Nous devons ensuite observer la persistance, dans certains cas, de la terminaison êy (ĕ̀y) signalée à l’indicatif, à côté de sa disparition dans d’autres formes, comme dans j’ach’trè, tout aussi employées que les premières. Nous reviendrons plus loin sur ce point en parlant des verbes irréguliers, au nombre desquels, d’ailleurs, (ach’tèyrè) ăchtĕ̀yrĕ̀ et (doim’rè) dwĕ̀mrĕ̀ devraient logiquement être rangés.

Si nous en avons agi autrement, c’est tout simplement dans le but de rendre ce tableau plus complet, en y inscrivant des exemples généraux de cas particuliers. Ces deux exemples sont là, en effet, pour rappeler que les formes signalées à propos de l’indicatif présent se retrouvent au futur. Nous allons revenir sur ce point à propos des verbes irréguliers.

Verbes irréguliers.

Il est ici nécessaire de comparer les remarques qui vont suivre à celles émises au sujet des verbes irréguliers du présent de l’indicatif.

1) a (ă) bref devient â (ā) long dans payî, payer, sayî, essayer, etc. ji pây’rè, ji sây’rè.