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4o La catégorie des verbes qui, d’après une caractéristique du wallon, ont intercalé y entre deux sons voyelles pour éviter l’hiatus. Ce sont clôre, clore, nos cloyans ; scrire, écrire, nos scriyans ; creûre, croire, nos crèyans ; veûr, voir, nos vèyans ; s’assîr, asseoir, nos nos assyans ; hére, haïr, nos hèyans ; heûr, secouer, nos hoyans ; keûre, être content de ce qui arrive à un autre, nos hèyans ; braire, crier, braire, nos brèyans ; ôr, ouïr, écouter, nos oyans.

Voir plus loin rire, rire et chîr.

Quatrième Classe.

Verbes anomaux proprement dits.

Ce sont : fer, faire. Ce verbe a conservé au singulier du présent, la forme contractée de la conjugaison forte, (fa(c)ere, ital. fare) ; ji fais, je fais ; au pluriel régulièrement fans, fez, fèt, et quelquefois par analogie française font.

Les verbes oyî, vèyî, entendre, voir, qui donnent j’ôs, ji veûs, ne sont pas anomaux en ce sens que leur forme infinitive normale est ôr (au(d)ire) et veûr (vi(d)ere), qui existent dans le wallon actuel, et les rangent dans notre 4e conjugaison. (Voir 3o classe des verbes irréguliers.)

Lèyî (anc. franc, laier) laisser, donne ji lais aux 3 pers. du sing. Cette forme vient d’un infinitif d’analogie laire. Le plur. est régulier (v. au chapitre Infinitif la remarque à ce propos).

Aller, aller, emprunte, comme le français, une partie de ses temps à vadere, une autre à ambulare et à ire. Nous parlerons plus loin de la part contributive de chacun de ces verbes à la conjugaison entière de aller. Au singulier, les trois personnes ont va (cf. franc, vais, vas, va). Au pluriel allans, allez, allèt (et aussi par analogie française vont).

À côté de ces formes, s’en trouvent deux autres, que nous sommes tentés de rapporter à ire ; d’abord le jans, wallon qui s’emploie dans une foule de cas dans le même sens que allons !