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CHAPITRE II.

Division en conjugaisons.


En wallon, il n’est pas possible, comme dans les autres langues romanes, de diviser les verbes en deux flexions, c’est-à-dire en flexion forte et en flexion faible.

On sait, en effet, que ce qui différencie ces deux flexions, c’est l’accent tonique qui tombe, au parfait de l’indicatif, sur la terminaison (je chantai) dans la flexion faible, et sur le radical (je pris) dans la forte.

Or, le wallon, comme on vient de le voir et comme on le verra mieux encore plus loin, a simplifié le parfait au point de ne lui laisser qu’une désinence personnelle, la même pour toutes les conjugaisons.

Nous n’avons plus un seul parfait fort, même pour les verbes auxiliaires aveûr et èsse, qui, à côté des formes ji fous (je fus) et j’eus (j’eus) très rares, possèdent j’èsta et j’ava qui sont des formes faibles.

Nous divisons les verbes wallons en quatre conjugaisons, différentes des conjugaisons françaises.

La première comprend deux classes : 1o les verbes en er et 2o les verbes en î long. Les modèles sont chanter et magnî.

La seconde renferme les verbes en e muet. Nous la divisons en deux classes également, suivant que les verbes ont ou n’ont pas e muet à l’indicatif présent. Modèles : vinde (sans e) et batte (avec e).

La troisième comprend les verbes en i bref. Nous y comptons deux classes : 1o La 3e conjugaison simple qui comprend elle-