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voyelle : le pronom personnel semble s’assimiler et l’on a des formes comme asse ? As-tu ? Beûsse ? Bois-tu, etc.

Le pronom disparaît complètement, l’interrogation étant suffisamment indiquée par la sifflante s, une persistance de l’s latin dans bibisne, habes-ne, etc., ([1]).

I s’emploie devant les mots commençant par une consonne.

Ex. : I m’jâse. Il me parle.

Remarque. — L’apocope de l existe également dans le français populaire moderne. I m’parle.

Il s’emploie devant les mots commençant par une voyelle.

Ex. : Il aîme. Il aime.

’L. La syncope de l’i se fait, mais pas toujours, quand un son voyelle précède immédiatement le pronom il au cours de la proposition et parfois aussi lorsque le pronom commence la phrase.

Ex : Bin ! ’l est ou il est bon. Eh bien ! il est bon. ’L aveut ou il aveut sûr ine saquoi. Il avait certainement quelque chose.

Remarque. — Le wallon supprime parfois le pronom i ou il au commencement de la proposition.

Ex. : Aveut bin freud. Il avait bien froid. Magnîve tôt seu. Il mangeait tout seul.

Elle s’emploie devant les consonnes et les voyelles.

Ex. : Elle rote. Elle marche. Elle ach’têye. Elle achète.

Ille s’emploie, mais très rarement de nos jours, au lieu de elle.

Ex. : Ille ni voreut nin. Elle ne voudrait pas.

  1. Voir la première partie de cet essai de grammaire : Le verbe wallon.