Page:Julien Delaite - Essai de grammaire wallonne - Le verbe wallon, 1892 (partie 1) et 1895 (partie 2).djvu/150

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 54 —

Si, dans la forme interrogative, le verbe se termine par une voyelle, il se produit parfois une espèce de redoublement du pronom. Mais dans ce cas, le wallon emploie aussi le pronom j’ tout seul ; (voir l’article suivant).

Ex. : A-j’ ju ou a-j’ ine saquoi. Ai-je quelque chose. Vous-j’ ju ou vous-j’ fer coula. Veux-je faire cela.

J’ s’emploie toujours devant les mots commençant par une voyelle ; parfois devant ceux commençant par une consonne lorsqu’un son voyelle précède immédiatement le pronom, et parfois devant ces derniers lorsque le pronom commence la phrase.

Ex. : J’aîme. J’aime. Ah ! j’veus ou ji veus ’ne saquoi. Ah ! je vois quelque chose. J’magn’reus ou ji magn’reus bin on boquet. Je mangerais bien un morceau.

La forme s’emploie aussi dans l’interrogation verbale, au lieu de ju, lorsque le verbe est terminé par une voyelle. (Voir ju)

Ex. : A-j’ ine saquoi ? Ai-je quelque chose.

Ti. La forme s’emploie devant les consonnes.

Ex. : Ti magnes. Tu manges.

T’ s’emploie de la même façon que j’.

Ex. : T’as. Tu as. Hai ! t’magn’reus tot. Eh ! tu mangerais tout.

Mais l’élision est plus rare que pour j’ parce qu’elle est plus dure.

Tu ne sert qu’à l’interrogation lorsque le verbe se termine par une consonne sonnante (e muet).

Ex. : Magnes-tu ? Manges-tu ?

La forme de l’interrogation verbale, à la 2e personne du singulier, est remarquable, lorsque le verbe est terminé par une