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Observations.

1o Le wallon évite de se servir de l’adverbe mons, moins. Il dira plus difficilement : Il est mons riche qui s’ voisin, il est moins riche que son voisin, que : I n’est nin si riche qui s’ voisin, il n’est pas aussi riche que son voisin.

Remarquons en outre que dans cette comparaison d’égalité, à tournure négative, le wallon se sert de l’adverbe si, si, au même titre que de l’adverbe ossi, aussi.

Ex. : I n’est nin si (ou ossi) grand qu’ lu. Il n’est pas aussi grand que lui.

Par contre, il ne dira que :

Ex. : Il est-ossi grand qu’ lu. Il est aussi grand que lui.

2o L’adjectif bon possède une forme spéciale au comparatif : mèyeu, français : meilleur.

Les bons auteurs font mèyeu invariable.

Ex. : Elle est mèyeu qu’ lu. Elle est meilleure que lui. Les mèyeu des feummes. Les meilleures des femmes.

3o L’adjectif mâvas, mauvais, possède une forme spéciale au comparatif, qui est pèyeu, pire, invariable et peu usitée actuellement.

Ex. : Elle est pèyeu qui s’ soûr. Elle est pire que sa sœur.

Cette forme est remplacée par pés, pis, considéré comme adjectif invariable.

Ex. : Elle est pés qu’on diale. Elle est pire qu’un diable.

Accolé à l’adverbe ossi, aussi, pés, pire ou pis, prend la valeur de mâvas, mauvais.

Ex. : Elle est-ossi pés qu’ lu. Elle est aussi (pis, méchante) mauvaise que lui.