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CHAPITRE II.

SUBSTANTIF.


I. Nombre.

orthographe.

On forme le pluriel des substantifs wallons en ajoutant une s au singulier, sauf aux mots déjà terminés par s ou z. Cette s ne se prononce jamais.

Tous les x terminaux sont remplacés par des s, d’après la première règle de la Société de réforme orthographique française, règle que nous croyons utile d’introduire en wallon.

Ex. : L’èfant. L’enfant. Les èfants. Les enfants. Li ch’vâ. Le cheval. Les ch’vâs. Les chevaux.

Remarque. — La Société liégeoise de littérature wallonne, en se basant sur un travail publié jadis par F. Bailleux[1], n’admet pas l’s au pluriel des substantifs.

Bailleux invoque deux arguments principaux à l’appui de sa thèse : 1o l’usage ; 2o une hypothèse d’ordre scientifique. Examinons d’abord cette hypothèse. Le wallon, lors de la disparition des deux cas romans (XIVe-XVe siècles), aurait conservé, à l’encontre du français, la forme du régime au singulier, et pris la forme du sujet au pluriel. En effet, lors de la formation des langues romanes, les nouvelles langues avaient conservé deux des six cas latins, le cas sujet (nominatif) et le cas régime (accusatif).

Littré dans le complément à la préface de son dictionnaire, donne le tableau suivant qui indique les formes existant à cette époque :

  1. Bull. Soc. wall. 5e année 1863, 3e liv., p. 54.