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l’époque où Tchong-yan-eul aurait atteint sa majorité. « Quand je ne serai plus, se disait-il, cet enfant tombera sous la puissance de son frère aîné. Si je traite ce dernier avec toute la sévérité qu’il mérite, ce sera lui fournir plus tard, contre mon second fils, mille prétextes d’animosité et de vengeance ; il vaut mieux user de patience et de ménagements. »

Si la vue du jeune enfant causait toujours au père un redoublement de tendresse, il ne pouvait se défendre d’un sentiment de pitié, en voyant sa mère si faible et si timide, qui allait bientôt se trouver sans appui. Cette pensée était sans cesse présente à son esprit, et y faisait naître tantôt les regrets les plus amers, tantôt la douleur et le désespoir.