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si oppressé par le chagrin que lui causait son fils aîné, qu’il ne put ouvrir la bouche pour proférer une seule parole.

Comme Ni-chen-k’i était naturellement avare et jaloux, une seule chose absorbait sa pensée : c’était que Tchong-yang-eul n’héritât un jour d’une partie de la succession de son père. Voilà le vrai motif qui l’empêchait de le reconnaître pour son frère. Dans l’origine, il se vengea par l’injure et la calomnie ; plus tard, il alla jusqu’à maltraiter le fils et la mère.

Le gouverneur, que son savoir et sa pénétration avaient conduit aux emplois les plus éminents, n’eut pas de peine à démêler les ressorts secrets de sa conduite. Par malheur, il sentait chaque jour le progrès des ans, et il craignait de ne point voir