Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 3.djvu/91

Cette page a été validée par deux contributeurs.

heur du père, excitait en secret le dépit de Ni-chen-k’i. Chacun sait, disait-il, qu’à soixante ans, l’homme perd communément cette qualité qui est le caractère de l’âge viril ; à plus forte raison à quatre-vingts ! A-t-on jamais vu un arbre desséché se couronner de fleurs ? Pour moi, je ne sais à qui attribuer cet être équivoque, mais je suis convaincu que mon père est complètement étranger à sa naissance. Décidément, je ne puis reconnaître pour mon frère un enfant dont l’illégitimité n’est que trop évidente. »

Ces propos revinrent encore aux oreilles du vieillard, qui les renferma au fond de son cœur.

Mais le temps s’écoule avec la rapidité de la flèche qui fend les airs. Une année