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corps, et je ferai quelques économies afin de pourvoir à tes besoins. Tant que ces deux frêles piliers pourront encore me soutenir, pourquoi ne me serait-il pas permis de gérer moi-même mes affaires ? »

Tous les ans, dans le dixième mois, le gouverneur allait chez ses fermiers pour recueillir ses loyers, et il y demeurait jusqu’au nouvel an. Le bon vieillard devenait, pour toutes les personnes de la maison, l’objet de mille prévenances et des attentions les plus délicates ; c’était à qui lui ferait fête. Poules et faisans, vins délicieux, conserves de fruits, rien n’était épargné pour multiplier ses jouissances.

Cette année, les deux derniers mois s’écoulèrent si rapidement pour lui, que, sans s’en apercevoir, il demeura quelque