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Un jour que le vieillard venait d’atteindre sa soixante-dix-neuvième année : « Il est rare, lui dit Ni-chen-k’i, qu’un homme vive soixante-dix ans ; l’antiquité n’en offre que peu d’exemples. Maintenant, mon père, vous venez d’entrer dans votre soixante-dix-neuvième année ; encore un an, et la quatre-vingtième s’appesantira sur votre tête. Pourquoi ne point vous soulager des soins pénibles qui vous accablent, en me confiant l’administration de toutes vos affaires ? Ne seriez-vous pas plus heureux en partageant vos instants entre les plaisirs de la table et les douceurs du repos ?

— Si je n’ai plus qu’un jour à vivre, répondit le vieillard en remuant sa tête chauve, j’administrerai encore un jour ; par là je t’épargnerai maintes fatigues d’esprit et de