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pou de passer dans un appartement retiré. Il fit apporter du vin, et le traita avec la plus grande distinction.

« Général, lui dit ensuite Wang-yun, le premier ministre a déshonoré ma fille ; il a ravi votre femme : voilà de quoi exciter la risée et les sarcasmes de tout l’empire. Et ce n’est point sur le premier ministre, mais sur Wang-yun et sur vous, général, que tomberont ces sarcasmes et ces railleries ! Mais moi, vieillard faible et débile, je suis de ces hommes qu’on ne compte plus pour rien. Que n’ai-je, hélas ! votre jeunesse, votre ardeur bouillante, et ce courage sublime qui vous a fait nommer le héros du siècle ! »

Liu-pou frémit de rage, ses esprits se troublent et il tombe à la renverse. Wang--