Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 3.djvu/41

Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Pourquoi avez-vous eu des relations secrètes avec Liu-pou ?

— Comme je savais, lui dit Tiao-tchan, en fondant en larmes, que Wen-heou était le fils de Votre Excellence, j’ai voulu me dérober à ses sollicitations ; mais ce scélérat m’a poursuivie, la lance au poing, jusqu’au pavillon du Phénix. Votre servante voulut se précipiter dans l’étang des Nymphæas ; mais il m’a retenue et s’est emparé de moi. J’étais entre la vie et la mort, quand Votre Excellence est venue me délivrer.

— Je veux vous offrir à Liu-pou.

Aussitôt, elle saisit une épée suspendue à la muraille, comme pour se percer le sein.

— Votre servante s’est déjà donnée à vous. Si vous me livrez à un esclave, j’aime mieux mourir que de me déshonorer. »