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Liu-pou s’arrêtant : « Permettez-moi de réfléchir un instant, pour trouver un moyen de vous posséder toute ma vie.

— Dès mon enfance, j’aimais à entendre raconter vos exploits, dont la renommée croissante étonnait mon oreille, comme le bruit du tonnerre que propagent et agrandissent les échos. J’étais remplie de vous, je ne voyais que vous au monde ! Aurais-je pu penser qu’un jour vous vous laisseriez mener par un autre homme ! »

Elle dit, et verse une pluie de larmes. Les deux amants s’embrassent étroitement ; ils confondent leurs pleurs et leurs soupirs, et ne peuvent se détacher l’un de l’autre. Cependant Tong-tcho, qui se trouvait dans le palais, se retourna tout à coup, et, ne voyant plus Liu-pou, il conçut, au fond de