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ma mère ? D’ailleurs, mes parents adoptifs m’ont constamment traitée comme si j’eusse été leur propre enfant. Si j’abandonnais cette maison, qui renferme ce que j’ai de plus cher au monde, quelle joie pourrais-je goûter le reste de mes jours ? Ô mon frère, si vous ne me trouvez pas trop dépourvue d’agréments, permettez-moi de rester avec vous pour garder les tombes de nos parents et leur offrir des sacrifices funèbres : voilà le vœu le plus ardent que forme votre servante. Mais ce serait blesser les rites que de nous unir sans employer une entremetteuse de mariage. Nous devons aussi nous mettre à l’abri de tout soupçon, et éviter de donner prise à la malignité. »

Dès ce soir même, Lieou-ki et Lieou-fang eurent une chambre séparée. Le lendemain