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« On se rencontre comme deux algues poussées par les eaux, et l’on forme une amitié plus forte que les liens du sang ; mais, un matin, il faut se séparer ; on gémit, on verse un torrent de larmes. À peine avons-nous cessé d’entendre le coursier qui emporte notre ami, notre âme inquiète est agitée de mille songes. Son image nous suit partout ; dans le pavillon de repos, dans la salle d’étude, nous le voyons et nous nous entretenons avec lui. »

Lieou-ki marcha jour et nuit. Au bout de quelque temps, il revit son pays natal, situé dans le Chan-tong. Pouvait-il se douter que les pluies, qui étaient tombées par torrents, avaient fait déborder le fleuve Jaune, et que le village de Tchang-tsieou