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— Vous dépenserez deux fois plus en chaise qu’en bateau, repartit Lieou, et peut-être que vos jours ne seront pas moins exposés que sur l’eau.

— Je ne prendrai point de chaise ; j’irai simplement à pied.

— Vous êtes d’une santé faible et délicate. Comment aurez-vous la force de faire un long voyage ?

— Monsieur, reprit Lieou-ki, vous connaissez le proverbe : Quand on a de l’argent, on s’en sert ; quand on n’en a point, il ne faut compter que sur soi-même. Dénué de tout, comme je le suis, qu’ai-je à redouter sur la route ?

— L’affaire n’est pas difficile à arranger, » s’écria Lieou, après avoir réfléchi quelques instants en lui-même.